Ephelyade

Des avalanches d'or du vieil azur

Samedi 26 mars 2011 à 20:33



http://ephelyade.cowblog.fr/images/AutomneIII.jpg


Beauté : perdue comme une graine livrée aux vents, aux orages, ne faisant nul bruit, souvent perdue, toujours détruite ; mais elle persiste à fleurir, au hasard, ici, là, nourrie par l'ombre, par la terre funèbre, accueillie par la profondeur. Légère, frêle, presque invisible, apparemment sans force, exposée, abandonnée, livrée, obéissante - elle se lie à la chose lourde, immobile ; et une fleur s'ouvre au versant des montagnes. Cela est. Cela persiste contre le bruit, la sottise, tenace parmi le sang et la malédiction, dans la vie impossible à assumer, à vivre ; ainsi, l'esprit circule en dépit de tout, et nécessairement dérisoire, non payé, non probant. Ainsi, ainsi faut-il poursuivre, disséminer, risquer des mots, leur donner juste le poids voulu, ne jamais cesser jusqu'à la fin - contre, toujours contre soi et le monde, avant d'en arriver à dépasser l'opposition, justement à travers les mots - qui passent la limite, le mur, qui traversent, franchissent, ouvrent, et finalement parfois triomphent en parfum, en couleur - un instant, seulement en un instant.

Philippe Jaccottet

Par María Julia le Vendredi 8 avril 2011 à 15:24
Magnifique...
Par María Julia le Vendredi 8 avril 2011 à 15:24
PS : Je mets "María Julia" parce que l'identifiant María est déjà utilisé par quelqu'un d'autre et il veut pas... (Julia c'est mon deuxième prénom)
 

Ajouter un commentaire









Commentaire :








Votre adresse IP sera enregistrée pour des raisons de sécurité.
 

La discussion continue ailleurs...

Pour faire un rétrolien sur cet article :
http://ephelyade.cowblog.fr/trackback/3096327

 

<< Page précédente | 1 | 2 | Page suivante >>

Créer un podcast